Compositions, études et problèmes

La composition échiquéenne
Le problème
Les types de problèmes
L’étude

La composition échiquéenne

La composition échiquéenne forme un monde à part dans l’univers des échecs, et représente son versant artistique.

Le problème

Le problème d’échecs se conforme à des règles de jeu aussi rigoureuses que dans le jeu d’échecs (même si elles sont parfois revisitées comme dans les problèmes féériques), mais présente des situations très éloignées de la partie d’échecs réelle. Des considérations esthétiques, souvent géométriques, priment sur la réalité de la lutte entre deux joueurs. Cet univers comporte un certain nombre de conventions : on exige par exemple (sauf énoncé contraire) que la solution du problème soit unique, lorsqu’il s’agit d’un gain (étude), on présente le problème en donnant le trait aux blancs, on évite que le premier coup de la solution soit une prise ou un échec, etc.

La composition échiquéenne est une discipline récente, au moins au sens moderne du terme (XIXe siècle). Comme dans le domaine de la partie, des compétitions sont organisées, elles sont de deux sortes :

  • des concours de composition qui consistent à créer un problème, souvent sur un thème donné ;
  • des compétitions de résolution de problèmes, dont les compétiteurs sont appelés des solutionnistes.

Rares sont les forts joueurs d’échecs qui s’intéressent aux problèmes d’échecs, les deux univers étant très différents. Notons toutefois que les grands maîtres anglais John Nunn et Jonathan Mestel ont remporté le Championnat du monde de solutions, et que Richard Réti, Vassily Smyslov et Pal Benko sont des compositeurs d’étude réputés.

Les types de problèmes

Si les problèmes les plus fréquents sont les mats en 2 coups, il y a une grande variété de types d’énoncé. Il y a des problèmes orthodoxes, des problèmes hétérodoxes (mats aidés et mats inverses), des problèmes féériques (où les règles et les pièces en jeu peuvent être différentes du jeu habituel), des problèmes d’analyse rétrograde, etc.

Thomas Taverner
Dubuque Chess Journal 1889
thomas taverner
Les blancs jouent et matent en deux coups.

Ci-contre, un problème de Thomas Taverner publié en 1889 dans le Dubuque Chess Journal. C’est un mat direct en deux coups.

Vous pouvez voir le détail de la solution dans la page sur les problèmes.

L’étude

Les études sont des compositions qui montrent un gain ou une nulle extraordinaire en fin de partie. Si le problème d’échecs est un domaine réservé à une minorité de passionnés dans le monde, l’étude est encore un domaine à part dans la composition échiquéenne.

Alekseï Troïtski :

etude troitski
Les blancs jouent et font nulle.

Ci-contre, une étude d’Alekseï Troïtski de 1898. La position est a priori facilement gagnante pour les noirs, qui disposent d’un avantage matériel considérable. Toutefois, une suite de coups précise et difficile à trouver pour un débutant permet aux blancs d’obtenir la partie nulle, quels que soient les coups des noirs. On remarque que la position, bien que légale, n’est pas très réaliste, et n’aurait aucune chance de se produire dans une partie réelle.

La solution de cette étude se trouve dans la page « Les plus belles études ».