Etudes sur la psychologie
La psychologie a un rôle important, aux échecs, un peu durant les parties, beaucoup en dehors. Et c’est un sujet intéressant à part entière.
La psychologie échiquéenne a fait, fait actuellement, et fera sans doute encore l’objet de nombreuses études dans le futur, qu’il est possible et simple de lister.
Le fait que ce jeu symbolise souvent à la fois la réflexion intellectuelle et l’affrontement de deux esprits humain dans un duel fait qu’il a beaucoup intéressé les spécialistes, et ceci pour plusieurs raisons.
On peut classer principalement ces études en deux types :
– Celles réalisées par des psychologues utilisant le jeu d’échecs comme outil pour étudier le psychisme humain, et la psychologie.
– Celles faites par les joueurs d’échecs eux-mêmes pour améliorer leur niveau, leurs performances, leur entraînement, et leur état d’esprit en général.
Dans la première catégorie, Alfred Binet publie en 1894 « Psychologie des grands calculateurs et joueurs d’échecs », ouvrage dans lequel il étudie les processus mentaux nécessaires au joueur d’échecs, en particulier les représentations qui permettent aux joueurs d’abstraire l’échiquier et ses pièces afin de réfléchir sans les déplacer, ou de jouer une partie à l’aveugle.
En 1946, le psychologue et joueur d’échecs néerlandais Adriaan de Groot publie une importante étude des mécanismes du choix des coups. Le grand maître et psychologue Reuben Fine, dans son livre « Psychology of the Chess Player », explique aux lecteurs que la principale différence entre l’amateur et le maître réside dans la capacité à mémoriser puis reconnaître différents schémas ou thèmes qui apparaissent au cours d’une partie d’échecs. Il compare cette capacité à la maîtrise d’un langage.
La deuxième catégorie d’études est initialement l’œuvre de grands maîtres soviétiques, en particulier Benjamin Blumenfeld et Nikolai Krogius. Ils analysent la genèse des fautes commises par les joueurs, et proposent divers remèdes.
Dans la plupart des cas, j’ai constaté que les bons joueurs d’échecs qui ne font pas « que ça » ont souvent un esprit ouvert et positif, et réussissent aussi dans d’autres disciplines. On peut dire d’eux qu’ils sont dans la vie plus « psychologues » que la moyenne de leurs semblable, par le fait d’être habitué à prendre en compte les possibilités adverses, donc à se mettre à la place de l’adversaire.
Pour les gens intéressés par cette rubrique, rien n’est plus judicieux que de se mettre soi même en situation, de se voir concrètement en train de réfléchir, d’apprendre et surtout de jouer quelques parties, de s’entraîner un peu, afin de savoir parfaitement comment on analyse son jugement, ses observations et sa réflexion, et de quelle manière on anticipe le jeu, et on choisit un certain coup, ou un plan donné.