Préparation générale aux championnats de France Jeunes
L’alimentation
Sommeil et récupération
Dopage
Comment se préparer aux championnats ?
Que demander aux préparateurs qui seront sur place ?

Préparation aux Championnats de France Jeunes d’échecs

Le texte suivant fut remis aux joueurs de la ligue des Pays de la Loire, avant le championnat de France 2010, à Troyes.
Il aide à se mettre en condition pour un championnat de France Jeunes, ce tournoi étant unique, et les plus jeunes ayant très peu de recul, pour ce type de tournoi.

Préparation générale aux championnats de France Jeunes :

(Ce texte était destiné aux jeunes de la région des Pays de la Loire).

Etant qualifiés pour les championnats de France Jeunes dans la région des Pays de la Loire, une région avec un nombre conséquent de licenciés et plusieurs entraîneurs actifs, plusieurs clubs formateurs, vous êtes logiquement préparés à faire un tournoi correct.

Ce stage d’un week-end n’a pas pour but de vous faire acquérir toutes les connaissances nécessaires au tournoi, cela serait difficile. Cela est le travail théorique de toute l’année avec entraîneur(s), compétitions, analyses… bien que nous allions voir quelques exemples et ouvertures intéressantes.

Il a pour but en revanche de vous mettre dans les meilleures conditions pour l’aborder, et si possible le réussir. D’après le classement de la région PDL, vous devez vous trouver entre le premier et deuxième tiers du classement elo.

Si vous êtes dans le deuxième tiers, il sera objectivement difficile de devenir champion de France… quoi que l’on ne sait jamais. Votre objectif sera donc de réaliser un bon tournoi, faire des perfs, et obtenir un bon score en cumulant les 9 parties. A ce niveau, on vous l’a dit mais on peut se répéter, il n’y a pas de partie facile. Tous les qualifiés des joueurs relativement bons. Sur 5 participations vous en aurez peut-être un qui fera une bourde, et vous en ferez peut être une malheureusement, mais ce n’est pas à attendre avant une partie. Préparez-vous donc à chaque fois à jouer une partie équilibrée et assez longue, et donc vous devez en attendre du plaisir et souhaiter une belle lutte, sinon c’est signe que vous ne l’abordez pas bien, posez vous la question de savoir pourquoi. Ainsi vous serez performants et concentrés sur le jeu.

Si vous faites plutôt un bon début de tournoi, tant mieux, ne vous relâchez surtout pas. Vous serez peut être fatigués de vos premières victoires, mais il en sera de même pour vos adversaires.

Si vous démarrez mal, ne vous alarmez pas. Mais ne pensez pas que ce sera facile pour autant, vos adversaires seront aussi motivés que vous pour redresser la barre, et se sont peut être retrouvés là à tort et finiront le tournoi assez fort. Pensez que le tournoi dure 9 parties, vous le savez en vous inscrivant, et chacune est une chance d’appliquer ce que vous avez appris depuis le que vous jouez, et de vous faire plaisir. Dans les 10 premiers ou dans les 10 derniers, vous reprendrez l’école le lundi matin, comme tout le monde. Apprenez et faites le maximum, et profitez de la chance d’être là, tout le monde ne l’a pas. Cela vous servira forcément pour la suite.

Si vous jouez le haut du classement, voir le titre.

C’est un peu la même chose. C’est difficile de gagner même si on est plus fort sur le papier, on peut toujours tomber sur un joueur qui sort un gros match parce que c’est vous qu’il rencontre. Il faut tout de même jouer pour le gain et sans pression, et savoir être réaliste. Si c’est nul, c’est nul. Sur neuf parties, en concéder une ou deux n’est pas catastrophique. Une défaite en revanche, est plus embêtante. Ainsi respectez l’adversaire comme il se doit et jouez au mieux, généralement la logique du niveau (pas toujours du elo) est respectée. Gagner une partie ne doit pas vous étonner, si vous avez réfléchi, juste vous contenter. Ensuite, prenez vos parties, et cela est important, LES UNES APRES LES AUTRES (Si vous jouez la ronde 9, celle du titre éventuel, pendant la première partie, ça ne risque pas de marcher (je l’ai vu malheureusement), donc jouez comme si vous n’étiez pas favori du tournoi. Au début du tournoi, la médaille n’est encore à personne. Vous pouvez avoir 300 de points de plus que les autres, si vous êtes pris par l’enjeu, n’importe qui peut perdre ses moyens. Ca peut arriver à tout le monde.

Dans tous les cas, l’à côté des parties est aussi important que votre préparation. Soyez sérieux mais détendez vous, et ne pensez qu’aux matchs que durant ceux-ci, et les préparations. Le reste du temps : foot, piscine, etc… comme je l’ai expliqué sur la récupération, il vous faudrait passer une semaine équilibrée, vous amuser autant que vous devez réfléchir durant vos parties. Si vous passez tout votre temps dans la salle de jeu et d’analyse, c’est classique : au bout d’un moment vous allez saturer et n’aurez plus la même envie qu’au début du tournoi. Hors, il faut garder cette motivation à 100 %, tout le temps, pour réussir aux échecs.

L’alimentation :

C’est un des points sur lequel on se doit de parler brièvement. Les choses à savoir sont globalement les mêmes qu’au quotidien, c’est à dire une alimentation équilibrée (5 fruits et légumes par jour :p, des crudités, des protides, et des sucres lents). Donc manger équilibré, suffisamment, et à heure régulière (si possible). Le mieux est d’avoir mangé 1h avant la partie, que la digestion soit terminée. Il faut bien manger, au moins autant que d’habitude. Durant une partie, on perd généralement pas mal de sucre. Faut-il manger pendant les parties, et quand ? Je préconise une banane, ou une barre de céréales, toutes les heures et demie, avec de l’eau, pas de soda, ou du jus d’orange. Attention cependant, à ne pas se faire déconcentrer par l’idée de s’alimenter, surtout si c’est nouveau pour vous. Il faut juste éviter le « trou noir » qui est très peu fréquent, mais surtout ne pas regarder sa montre toutes les 5 minutes pour savoir si c’est bien le moment de manger ou pas. Cela serait un peu perturbant pour vous, et reviendrait un peu à jouer au ping pong en sachant que son lacet est défait. S’alimenter doit être un petit plus au bout de 3 heures, encore faut il que votre position soit bonne au bout des 3 heures… Sachez également que durant les 5 minutes où vous vous alimenterez, il y a généralement comme un flottement dans l’organisme, essayez donc de manger durant une position calme ou sur le temps de l’adversaire dans la mesure du possible.

Sommeil et récupération

Une bonne récupération, c’est important. Surtout en fin de tournoi, ca joue de plus en plus. Il faut logiquement s’endormir dans les conditions habituelles, à des heures raisonnables, en ayant passé une bonne journée, ce qui facilite le sommeil. Pour cela, il faut « décompresser » après sa partie. Si elle a été longue, faire une analyse assez brève, se concentrer sur l’essentiel, les moments cruciaux de la partie. Vous ne jouerez pas la même partie au cours du tournoi, donc aussi intéressante soit elle, vous pourrez revenir dessus une semaine après la fin du tournoi pour tout analyser. Le championnat de France va bien sûr vous faire progresser, mais c’est plus important de le jouer au maximum et de faire un bon score, que de préparer les tournois à venir. Le championnat de France étant le tournoi individuel le plus important. Ne restez pas trop dans la salle du tournoi, ne regardez pas toutes les parties, de tout le monde… Au contraire détendez-vous, amusez-vous, et faites ce dont vous avez l’habitude (du sport, pas de sport, piscine, cinéma, des visites guidées…). Préparez vos parties sérieusement, si vous respectez ces règles vous serez sans doute en forme et motivés jusqu’à la fin du tournoi.

Jouer en dehors du championnat : là ce n’est pas une règle imposée, simplement une information. Lorsqu’on est dans un environnement comme un tournoi jeunes, on est tenté de faire des blitz avec ses copains… donc un peu, ca va, ca ne fait pas de mal si ca détend et vous vous amusez. Mais si ca dure des heures et devient votre objectif ultime, d’avoir une bonne performance au tournoi fermé de blitz du dortoir, ca ne va pas forcément vous aider, pour la fin de votre championnat à 9 rondes. N’ayez tout de même pas peur de faire un blitz ou deux, vous êtes tout de même joueurs d’échecs, mais si vous passez beaucoup de temps sur vos parties, il vaut mieux savoir que les fins de tournoi peuvent parfois être difficiles si on ne s’est pas économisé, et que les points des dernières rondes valent presque double.

Dopage

Je ne pense pas que vous soyez concernés. (!)

Comment se préparer aux championnats ?

Que demander aux préparateurs qui seront sur place ?

Les préparateurs seront là pour vous encadrer, et vous préparer spécifiquement. Ils ne pourront non plus vous apprendre un répertoire en 10 minutes, ils le disent assez et vous pouvez le comprendre. Donc d’ici les championnats, faites un tour de vos ouvertures, de là où vous êtes prêts ou pas, afin d’arranger cela d’ici mai.

Au tournoi, vous serez de nombreux qualifiés alors parfois il se peut que les entraîneurs manquent de temps. Donc si vous jouez une ouverture pour la première fois, n’hésitez pas à poser des questions « stupides ». Si votre adversaire vous sort du livre, il n’aura c’est vrai pas joué au mieux donc pas d’inquiétude particulière à avoir, mais mieux vaut avoir les réponses avant la partie, car parfois on ne cite que les meilleurs coups, mais il peut y en avoir d’autres, un peu moins bons, mais quand même corrects, et si on joue la position pour la première fois et qu’on se sent perdu, c’est mauvais. Alors il faut éviter autant que possible ces mauvaises surprises. Si vous n’êtes pas certains d’avoir compris quelque chose, un coup, dites-le. Il vaut mieux douter pendant la préparation que pendant la partie, où plus personne ne pourra vous aider.

Je pense qu’avec ces conseils, et votre motivation, vous devriez faire un bon championnat. Dans tous les cas, excellentes parties.